Coupures des programmes de langue française : quelle était la motivation ?


L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) s’interroge grandement sur les raisons ayant amené la Laurentian University à hacher sa programmation de langue française de près de la moitié, la vérificatrice générale en arrivant à la conclusion que les coupures n’étaient « pas stratégiques, bien informées ni transparentes ».





Dans un rapport rigoureux portant sur les finances de l’institution au cours des dix dernières années, on y apprend entre autres que le programme de sages-femmes – le seul en français en dehors du Québec – était plus que rentable, générant des profits annuels pouvant dépasser le demi-million de dollars. 





« Pourquoi la Laurentian University s’est acharnée à sabrer près de la moitié de la programmation de langue française si ce n’était pas pour des questions de rentabilité, s’interroge le président de l’AFO, Fabien Hébert. Cela soulève des questions sérieuses sur les réelles raisons ayant amené la Laurentian à porter un dur coup à la communauté franco-ontarienne ».





De plus, le rapport est incapable de démontrer comment l’argent destiné aux langues officielles des gouvernements du Canada et de l’Ontario a été dépensé. En août 2021, l’AFO avait écrit à la vérificatrice générale pour lui demander d’enquêter sur ce qui est arrivé avec cet argent des gouvernements. La vérificatrice générale confirme qu’il n’y avait aucune restriction sur la façon d’utiliser ce financement. Où sont allés les 10 à 12 millions de dollars versés annuellement par les gouvernements à la Laurentian pour la programmation de langue française?





« J’accueille positivement la recommandation de la vérificatrice générale à l’effet que le ministère des Collèges et Universités enquête sur l’utilisation de ces fonds. La vérificatrice générale dit qu’une partie des fonds destinés à la recherche est allée en infrastructure. Nous croyons que le ministère doit faire la lumière à cet effet », a ajouté le président de l’AFO.L’AFO répète que le temps file et que les francophones ont perdu confiance en la Laurentian. Il est impératif que des discussions s’amorcent entre l’Université de Sudbury et la Laurentian University pour trouver des solutions qui permettront à la grande région du Nord-Est de bénéficier d’une Laurentian forte pour les programmes de langue anglaise, et une Université de Sudbury forte pour les programmes de langue française.